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The King's man : première mission
Savoureux flirt avec le drame
Coup de tonnerre dans la tradition du cinéma d’espionnage British : la saga Kingsman se lance dans un troisième volet en forme de prequel. Pari réussi tant le film se démarque par son habile jeu de jonglage avec les tonalités.
Coup de tonnerre dans la tradition du cinéma d’espionnage British : la saga Kingsman se lance dans un troisième volet en forme de prequel. Pari réussi tant le film se démarque par son habile jeu de jonglage avec les tonalités.
The King's man : première mission - Savoureux flirt avec le drame - ILLIMITÉ
1902 : le Duc d’Oxford (Ralph Fiennes) voit sa femme mourir assassinée sous ses yeux. Leur jeune fils, Conrad, assiste à la scène. Traumatisé, le Duc se jure de devenir pacifiste et de ne plus servir que de nobles causes. Lorsque la Première guerre mondiale éclate, ce dernier se rend compte que des individus œuvrent dans l’ombre à la destruction de l’Occident. Avec son fils désormais plus âgé (incarné par l’étonnant Harris Dickinson), le Duc s’engage dans une mission d’espionnage des plus périlleuses afin de sauver l’Europe…
Sans se départir des canons du genre, que symbolisent à merveille une poignée de films culte signés Alfred Hitchcock (L’Homme qui en savait trop, Les 39 Marches…) ou encore les James Bond, Kingsman a su tirer son épingle du jeu grâce à une bonne dose d’autodérision. Si l’on y retrouve le cachet luxueux et l’élégance à toute épreuve des espions britanniques, ceux qui évoluent dans cette nouvelle saga sont portés à un paroxysme confinant à la parodie. Une astuce pour contourner tout esprit de sérieux et ouvrir les vannes d’une jouissive surenchère de scènes d’action baroques, à l’image d’un Quentin Tarantino. À Inglourious Basterds (2009), The King’s Man emprunte d’ailleurs sa réécriture de l’Histoire, dans laquelle se mêlent personnages fictifs et réels en un chassé-croisé au parfum de fantasme…
Un savoureux mille-feuilles
The King’s Man : Première mission propose une relecture « presque historique » de la Première Guerre mondiale, du point de vue de ceux qui en savaient plus que les autres. Ainsi le trajet de nos personnages prend-il l’allure d’une épopée peuplée de figures grotesques, à l’image d’un Raspoutine à peine caricaturé. Son personnage d’ivrogne libertin contribue, à l’occasion d’un affrontement musclé sur fond d’homoérotisme, à l’un des climax les plus réussis du film. Mais le récit convainc surtout via sa capacité à entrer comme par effraction dans le drame, registre auparavant absent de la saga. Une séquence tragique voit Conrad faire l’expérience des tranchées, ce qui permet au réalisateur Matthew Vaughn de disserter sur la violence injustifiable de la guerre en en reconstituant l’atmosphère infernale et, à l’intérieur d’un film plutôt comique, de susciter une émotion déroutante. Preuve, s’il le fallait, de l’audace d’une franchise particulièrement généreuse à tous les niveaux.
Visuel de couverture : Ralph Fiennes |Copyright Twentieth Century Fox

En salles le
29 décembre 2021
29 décembre 2021