Découvrez notre sélection de films Labels UGC

MATRIX RESURRECTIONS
Un flamboyant come-back
Presque vingt ans après la trilogie originelle, Lana Wachowski fait replonger ses personnages cultes dans la Matrice et orchestre une « fausse suite » génialement atypique.
Presque vingt ans après la trilogie originelle, Lana Wachowski fait replonger ses personnages cultes dans la Matrice et orchestre une « fausse suite » génialement atypique.
MATRIX RESURRECTIONS - Un flamboyant come-back - ILLIMITÉ
« Back to the Matrix » comme le dit d’emblée l’agent Smith, ici campé par Jonathan Groff : dans une réalité parallèle, Thomas Anderson alias Neo (incarné par un Keanu Reeves broussailleux) mène une vie monotone et solitaire, hanté par des visions qu’il peine à distinguer de ses rêves. Le jour où celles-ci s’intensifient et où des personnages étrangement familiers lui rendent visite, il comprend qu’il n’a d’autre choix que de prendre à nouveau la pilule rouge et de s’aventurer hors de la Matrice…
Après Reloaded et Revolutions, le terme de « résurrection » convient à merveille au quatrième opus de la saga de science-fiction la plus inspirante des années 2000. Il fallait du courage et une bonne dose de folie pour oser revenir à un univers aussi complexe. Lana Wachowski (seule aux commandes, sa sœur ayant souhaité se retirer de l’industrie) accomplit cette tâche haut la main et s’illustre même avec un tour de force : réaliser un film unique, qui n’est ni une suite ni un redémarrage. À l’inverse, ce Matrix est à considérer comme un hommage purement émotionnel à la saga elle-même, à l’univers et aux personnages qu’elle a générés. Un parti pris qui nécessite une mise en abyme, ce dont la cinéaste fait rapidement un motif central : Resurrections s’appuie tout entier sur des effets de mimétisme (appuyés par l’intégration directe d’images tournées il y a vingt ans), qui constituent cette fois-ci le véritable « vertige » du film.
Un couple iconique
On retrouve ainsi notre Neo amnésique mais pas tout à fait étranger à la Matrice puisqu’il est d’abord… le développeur du jeu vidéo Matrix, ironiquement réduit à l’état de concept marketing dans sa réalité artificielle. Quant à Trinity, toujours (re)incarnée par l’inimitable Carrie-Anne Moss, c’est une mère de famille anonyme, bien loin de la pourfendeuse indocile que l’on connaît. Lorsque ces deux-là se croisent, ils se connaissent sans se connaître. Impossible de repartir à zéro : les réminiscences de leur passif commun subsistent mais, pour transformer les rêves en souvenirs, il va leur falloir accepter une nouvelle fois la cruelle vérité. Si le déluge cataclysmique d’effets spéciaux (dont le fameux bullet time) et de scènes d’action rondement menées a de quoi épater, c’est un aspect plus « méta » du film qui finit par l’emporter : ce besoin viscéral, pour la réalisatrice, de raviver une flamme (qu’elle soit sentimentale, ludique ou politique) éteinte il y a des années. Lana Wachowski renoue avec ses personnages quitte à les arracher aux profondeurs de la fiction, sur fond de vrombissement de moteur ou de prise de kung-fu bien placée.
Visuel de couverture : Carrie-Anne Moss, Keanu Reeves – Matrix Resurrections | Copyright 2021 Warner Bros. Entertainment Inc. and Village Roadshow Films (BVI) Limited

En salles le
22 décembre 2021
22 décembre 2021