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MADELEINE COLLINS
Les mille visages de Virginie Efira
Dans son troisième long métrage de fiction, Antoine Barraud (Le Dos rouge) questionne les rôles que l’on se donne et le vertige que peut entraîner la duplicité. Un thriller porté par la maestria de Virginie Efira, dont le jeu s’affirme comme toujours plus aiguisé.
Dans son troisième long métrage de fiction, Antoine Barraud (Le Dos rouge) questionne les rôles que l’on se donne et le vertige que peut entraîner la duplicité. Un thriller porté par la maestria de Virginie Efira, dont le jeu s’affirme comme toujours plus aiguisé.
MADELEINE COLLINS - Les mille visages de Virginie Efira - ILLIMITÉ
Judith (Virginie Efira, traductrice d’une quarantaine d’années, mène une double vie entre la Suisse et la France. D’un côté, elle est en couple avec Abdel (Quim Gutiérrez), avec qui elle élève une petite fille dans un appartement modeste. De l’autre, elle vit une existence bourgeoise avec Melvil (Bruno Salomone), chef d’orchestre avec qui elle a deux garçons plus âgés. Peu à peu, cet équilibre fragile fait de mensonges, de secrets et d’allers-retours se fissure dangereusement. Prise au piège, Judith choisit la fuite en avant, l’escalade vertigineuse.
Il est difficile de ne pas imaginer que Madeleine Collins a été écrit comme une réflexion sur le métier d’actrice, cette « caméléonade » de tous les instants qui demande à l’intéressée de faire corps avec un personnage puis de changer de peau en un rien de temps. Car dans l’alternance enivrante entre deux identités, Antoine Barraud sait très bien dire le flou, la perte de soi… mais surtout le plaisir que prend son héroïne à incarner deux femmes. Un plaisir qui est aussi un art puisque Judith – ou est-ce Margot ? – excelle dans ces rôles qu’elle s’est créés pour être partout à la fois.
Seulement, à trop adorer ses mensonges, on se risque à une tombée des masques terriblement amère. De sa construction en escargot, qui déroule l’intrigue avec un mécanisme implacable, Madeleine Collins se fait thriller et joue d’un montage vif où le spectateur lui-même perd pied. Virginie Efira – habituée aux rôles de femmes sur le fil (Benedetta de Paul Verhoeven, Sibyl de Justine Triet et, en janvier prochain, En attendant Bojangles de Régis Roinsard) donne à son personnage une assurance glaciale qu’elle parvient à renverser dans des éclats d’humanité. Une performance qui donne au film une noirceur délicieuse, toujours au bord du précipice.
Visuel de couverture : Virginie Efira – Madeleine Collins | Copyright Paname Distribution / UFO

En salles le
22 décembre 2021
22 décembre 2021