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LICORICE PIZZA
La fugue rétro de Paul Thomas Anderson
Le maître du cinéma indé américain compose une toile bigarrée au cœur d’un Los Angeles fantasmatique. Résultat ? Un chef-d’œuvre et une révélation nommée Alana Haim.
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Le maître du cinéma indé américain compose une toile bigarrée au cœur d’un Los Angeles fantasmatique. Résultat ? Un chef-d’œuvre et une révélation nommée Alana Haim.
LICORICE PIZZA - La fugue rétro de Paul Thomas Anderson - ILLIMITÉ
Dans une Cité des Anges aux airs de paradis perdu, celui des flamboyantes années 70, deux jeunes gens se croisent dans les couloirs d’une école. Il s’agit de Gary Valentine (Cooper Hoffman, le fils du regretté Philip Seymour Hoffman), un ado fougueux qui joue à l’acteur dans des programmes télévisés, et Alana Kane (Alana Haim, du groupe folk HAIM), une jeune adulte en quête d’accomplissement. De leur collision naît une vraie complicité et, dans une perpétuelle fuite en avant, les deux comparses vont vivre des aventures surréalistes, comme autant de premières fois enivrantes.
Si Paul Thomas Anderson donnait à l’acclamé Phantom Thread (2018) une forme de rigidité classique, Licorice Pizza prend la tangente ; résolument irrévérencieux, son kaléidoscope visuel et narratif a plus à voir avec la forme éclatée d’Inherent Vice (2014). Avec une liberté de ton exceptionnelle, le réalisateur semble avoir calqué son film sur les atmosphères conjointes d’une ville et d’une époque : Los Angeles dans les 70’s, soit une « citadelle du divertissement » où se croisent artistes en tous genres et où la musique afflue comme une substance psychotrope. Sur une partition ininterrompue de ballades rock et jazzy, le cinéaste improvise presque autour de ses flamboyants interprètes, qui n’avaient jamais tourné auparavant et qui lui sont proches dans la vie.
Une exaltante échappée
Ce sentiment d’intimité, cette fraîcheur participent de l’énergie globale du film, qui cherche moins à raconter qu’à éprouver son récit. À l’épuiser aussi, tant il nous plonge dans un dédale de situations enchevêtrées. Sur les planches d’un show télé, dans un commerce de lits à eau révolutionnaires, au siège d’une campagne politique ; Gary et Alana arpentent ces lieux, dessinant la carte imaginaire d’un Los Angeles aux mille opportunités. Rien n’est prévisible dans Licorice Pizza, qui transcende l’éternelle coming-of-age story (soit un récit initiatique autour du passage à l’âge adulte) en l’envisageant comme une mosaïque de micro-événements. Tout le cinéma semble se loger dans ces petits gestes, ces digressions cocasses, ces rencontres fortuites – on pense par exemple au compagnon détraqué de Barbra Streisand, incarné par un génial Bradley Cooper. En sublimant l’irrégularité de ces parcours en dents de scie, Paul Thomas Anderson accomplit un petit miracle de film à ciel ouvert et révèle Alana Haim, inoubliable en jeune femme téméraire qui trouve sa voie en cueillant l’imprévu.
Visuel de couverture : Sean Penn, Alana Haim – Licorice Pizza | Copyright 2021 Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc. All Rights Reserved.

En salles le
05 janvier 2022
05 janvier 2022