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L'Homme parfait
Pef et Didier Bourdon se confient
Pour cette comédie douce-amère sur l’arrivée d’un robot dans une famille, le touche-à-tout Xavier Durringer (La Conquête) s’est entouré des talentueux Didier Bourdon, Pierre François Martin-Laval et Valérie Karsenti. Rencontre avec les deux premiers, peu avares en croustillantes anecdotes de travail.
Pour cette comédie douce-amère sur l’arrivée d’un robot dans une famille, le touche-à-tout Xavier Durringer (La Conquête) s’est entouré des talentueux Didier Bourdon, Pierre François Martin-Laval et Valérie Karsenti. Rencontre avec les deux premiers, peu avares en croustillantes anecdotes de travail.
L'Homme parfait - Pef et Didier Bourdon se confient
Florence (Valérie Karsenti), débordée par sa vie de famille et son travail, décide d’acheter un robot à l’apparence humaine et au physique parfait. Il répond à toutes ses attentes : entretenir la maison, s’occuper des enfants, et plus encore… Mais le robot va vite susciter la jalousie de Franck (Didier Bourdon), son mari au chômage. De peur de perdre sa femme, Franck décide de reprendre les choses en mains…
LES RÔLES ONT-ILS ÉTÉ ÉCRITS POUR VOUS À LA BASE ?
Didier Bourdon : Ce n’est pas sûr ! Je connaissais bien Xavier [Durringer], mais c’est d’apprendre que Pef [Pierre-François Martin-Laval] allait jouer le robot qui m’a vraiment convaincu. J’avais très envie de travailler avec lui, et puis j’étais impressionné par son courage d’accepter ce rôle. Je ne connais pas beaucoup d’acteurs qui auraient relevé le défi, sans parler de l’aspect physique à modifier… Pierre-François me fait parfois penser à Jacques Villeret, qui a lui aussi incarné un robot dans La Soupe aux choux (1981). Ces deux-là dégagent une telle poésie qu’ils ne sont jamais ridicules.
PIERRE-FRANÇOIS, AVEZ-VOUS HÉSITÉ AVANT D’ACCEPTER UN TEL RÔLE ET COMMENT VOUS ÊTES-VOUS PRÉPARÉ À ÊTRE UN VRAI « HOMME PARFAIT » ?
Pierre François Martin-Laval : J’adore me faire violence en tant qu’acteur, or il s’agissait ici de relever un défi. Je fantasmais que Xavier m’appelle un jour pour me proposer un rôle à contre-emploi, mais je n’aurais jamais imaginé qu’il me propose un robot ! La préparation était intense, sans doute plus que pour La Soupe aux choux car Jacques Villeret reste très humain dedans. Là, il fallait que je me déshumanise au maximum… un challenge pour moi, qui suit plutôt dans la course aux émotions ! J’en retiens beaucoup de séances de sport, de maquillage, une perruque, etc. Il y avait tout un attirail à porter. J’ai aussi fait participer mes filles, qui ont pris un malin plaisir à me donner des ordres (rires).
DIDIER, VOUS AVEZ DÉCLARÉ QU’IL EST PLUS FACILE DE JOUER AVEC UN ROBOT QU’UN HUMAIN…
Didier Bourdon : C’est très agréable ! Si mon personnage regarde Bobby [le robot, ndlr] avec mépris, c’est aussi une manière de le respecter. Car Franck est plutôt gentil au fond, il ne lui donne pas des ordres sur un ton sec. Il lui dit : « Tiens, fais-moi ça pour voir… » Il le prend comme un rival alors que c’est une machine…
L’IRRUPTION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DE LA ROBOTIQUE DANS NOTRE QUOTIDIEN VOUS EFFRAIE-T-ELLE ?
Pierre François Martin-Laval : Disons que je me méfie, notamment de ces applications mobiles qui nous disent quand il faut s’endormir et se réveiller. Je trouve bien plus amusant de connaître son corps soi-même ! Cela va nous affaiblir de tout déléguer, et c’est vraiment à notre porte. Elon Musk se vante d’en créer un rapidement, un présentateur du journal télévisé en Asie est un androïde, on trouve des chiens-robots… Pour moi, c’est du délire.
PARADOXALEMENT, LE FILM EST POURTANT TRÈS LUMINEUX ! ON SE PREND MÊME D’EMPATHIE POUR LE ROBOT…
Pierre François Martin-Laval : Je pense que la grosse erreur à ne pas commettre en robotique, c’est précisément de créer des humanoïdes. Les robots ne devraient pas nous ressembler. Évidemment, c’est ce que le film montre…
Didier Bourdon : Les robots d’usine n’ont rien d’humain, et c’est très bien comme ça. Or ce que cherche à faire Elon Musk, c’est assez malsain… Peut-être que ces milliardaires font cela car ils n’admettent pas la mort. C’est vrai que c’est dur à vivre, de savoir que tout a une fin… Alors ils grefferont un peu de leur ADN dans leurs robots, puis pourquoi pas une partie de leur cerveau…

DANS LE FILM, BOBBY A AUSSI UNE VRAIE PART D’HUMANITÉ PUISQU’IL EST JOUÉ PAR UN HUMAIN. PIERRE-FRANÇOIS, COMMENT AVEZ-VOUS TROUVÉ LE JUSTE ÉQUILIBRE ?
Pierre François Martin-Laval : Xavier a eu la très bonne idée de me faire démarrer avec zéro émotions, zéro sensations. Au fur et à mesure que Bobby vit dans cette maison, il enregistre les contacts sociaux entre les membres de la famille pour s’en resservir ensuite. Ce qui signifie que le robot évolue et gagne peu à peu en humanité. Cela transforme même légèrement sa voix ! À ce niveau de détails, c’était une vraie cerise offerte par Xavier.
Didier Bourdon : Sans cela le script n’aurait pas évolué. Ce qui est intéressant c’est qu’à la fin, le robot répond « Je t’aime » à mon personnage. On sent qu’il s’est approprié le sentiment, l’émotion que je lui transmets.
QUEL RÉALISATEUR ÉTAIT XAVIER DURRINGER SUR LE TOURNAGE ?
Pierre François Martin-Laval : J’ai le souvenir qu’il ne surdécoupait pas ses scènes. C’est-à-dire qu’il ne mettait pas sa caméra partout tout le temps ; il nous a laissé de l’espace pour jouer ensemble. Cela paraît bête, mais nous venons du café-théâtre avec Didier. On aime avoir du biscuit et jouer une bonne scène sans être interrompus sans arrêt. C’est l’idéal pour générer du gag.
XAVIER DURRINGER A RÉALISÉ DES FILMS DANS DES GENRES EXTRÊMEMENT DIFFÉRENTS. EN TANT QUE COMIQUES, L’AVEZ-VOUS AIGUILLÉ PARFOIS ?
Pierre François Martin-Laval : Je crois qu’on a tous profité de l’expérience scénique de Didier. De temps en temps il disait : « C’est ça qui est drôle, les amis ! Arrêtons de nous remettre en question. » Xavier n’est pas une machine ; certes on a des scènes écrites qui nous ont fait rire ou sourire, mais elles ne conservent pas toujours leur drôlerie. Lorsqu’on passe du papier au plateau, il y a forcément des débats et de la recherche…

ON DIT SOUVENT QUE LA COMÉDIE, C’EST DE L’HORLOGERIE…
Didier Bourdon : Oui, mais dans l’horlogerie il peut aussi y avoir un peu d’expérimentations ! Un regard peut parfois remplacer une réplique, or c’est souvent sur le plateau qu’on le réalise car un regard existe difficilement sur le papier.
QUELLES RÉACTIONS ATTENDEZ-VOUS FACE AU FILM ?
Didier Bourdon : J’ai assisté à une projection test avant le montage final, et déjà les femmes riaient énormément. Il faut dire que je suis bien ridicule et qu’elles s’identifient facilement à Florence…
Pierre François Martin-Laval : Les gens vont forcément s’identifier à ce niveau-là. Il y a tellement de familles dans lesquelles le père ne remplit aucun de ses devoirs à la maison, sous prétexte qu’il a du boulot !

Visuels de couverture & illustration : Didier Bourdon, Pierre-François Martin-Laval – L’Homme parfait | Copyright UGC Distribution

En salles le
22 juin 2022
22 juin 2022