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LA PIÈCE RAPPORTÉE
Interview déjantée avec Anaïs Demoustier et William Lebghil
Réunis par Antonin Peretjatko pour sa nouvelle comédie aux accents délicieusement absurdes, les deux comédiens reviennent sur leurs personnages – Ava et Jérôme – pris dans une série de mensonges et d’aventures rocambolesques. Rencontre hilare.
Réunis par Antonin Peretjatko pour sa nouvelle comédie aux accents délicieusement absurdes, les deux comédiens reviennent sur leurs personnages – Ava et Jérôme – pris dans une série de mensonges et d’aventures rocambolesques. Rencontre hilare.
LA PIÈCE RAPPORTÉE - Interview déjantée avec Anaïs Demoustier et William Lebghil - ILLIMITÉ
La Pièce rapportée vous donne l’occasion de jouer ensemble pour la première fois…
William Lebghil : À vrai dire, nous avions déjà partagé une scène mais nous étions très indisciplinés…
Anaïs Demoustier : C’était le film d’un ami et cet abruti a coupé la scène de Willy… C’était extrêmement violent (rires).
William Lebghil : Au final, c’est la première fois, avec La Pièce rapportée, que vous pouvez nous admirer ensemble à l’écran (rires).
Il y a quelque chose de l’indiscipline complète dans le film mais on toutefois l’impression d’évoluer dans un univers très travaillé. Quelle liberté de jeu Antonin Peretjatko vous a-t-il donnée ?
Anaïs Demoustier : Grande ! J’adorais l’idée qu’Ava entre dans une espèce de petite boîte et s’amuse à en sortir par les petits trous, qu’elle explose un peu le cadre. C’est un personnage très léger, qui a une forme de fantaisie, mais qui n’est pas volontariste dans son envie de foutre le bordel. Je me demandais si elle était complètement débile ou manipulatrice, stratège… (rires) Antonin m’avait dit qu’il voulait justement qu’on ne la définisse pas, qu’on se pose la question tout le temps. Pendant les scènes, je me disais « Ah ouais, elle est trop vicieuse ! Ah mais non, elle est simplement pleine de bonté, de candeur… ». Elle n’a pas les codes, en fait.
On a le sentiment qu’Ava accueille la vie simplement, qu’elle est dans le plaisir et dans le jeu.
Anaïs Demoustier : Oui et le personnage de William fait figure de lumière pour elle à un moment où elle se dit « Ça commence à être un peu ennuyeux, le côté vieux garçon avec sa mère, ça va bien cinq minutes ». Jérôme a l’air très doux et très gentil ; elle l’adore sincèrement.
William Lebghil : Ils sont tous les deux un peu opportunistes ; s’il y a une occasion de plaisir qui se présente à eux, ils n’hésitent pas.
Anaïs Demoustier : Un peu scandaleux ! (rires)
William Lebghil : Aucune morale ! (rires)
Scandaleux, certes, mais libérateur ?
William Lebghil : J’ai trop kiffé ! Ce qui est hyper agréable dans ces personnages, c’est qu’ils ne réfléchissent pas du tout, le mental est vraiment mis de côté.
Anaïs Demoustier : J’ai adoré que William soit le détective qui se retrouve pris au piège. Il est vraiment en carton ! (rires) Il n’y a pas de psychologie de personnage dans ce film, c’est vraiment de l’action, le corps est assez engagé.
William Lebghil : Antonin te dit simplement « Monte sur un arbre, jette-toi là-bas ! ». Il m’avait parlé des films de Philippe de Broca, comme L’Homme de Rio, car il adore le côté action, les personnages vifs, le fait que la forme soit traitée avant le fond.
Anaïs Demoustier : Le texte est assez précis dans le scénario et me fait penser à une pièce de théâtre. Les mots sont importants mais ça n’empêche pas de se sentir très libre.
« J’aime vraiment quand la forme prend le dessus, quand elle se décolle de la réalité » – Anaïs Demoustier.
On a l’impression d’un univers de BD qui rencontre Cluedo…
Anaïs Demoustier : J’avais envie de ça, justement. J’avais enchaîné beaucoup de films très ancrés dans la réalité où je prenais le bus, le RER, où le ciel était gris… J’aime vraiment quand la forme prend le dessus, quand elle se décolle de la réalité, d’où ma joie de tourner avec Quentin Dupieux. Chez François Ozon, il y avait aussi un côté très stylisé. Ici, nos personnages sont un peu comme des figures et touchent presque au travail de clown. Je me voyais comme un petit personnage de bande dessinée, à marcher avec ma queue de cheval. C’est presque ce qui se rapproche le plus d’un jeu d’enfant. Et puis, d’un coup, le corps devient un outil, comme dans un dessin animé.
Vous évoluez dans le registre de l’absurde. Comment parvenir en tant que comédien à ne pas en faire trop ?
William Lebghil : Il faut faire confiance au réalisateur car en général on en fait des caisses !
Anaïs Demoustier : On prend plaisir à tartiner, à y aller à fond et après on s’inquiète (rires). Finalement, quand on croit aux motivations de son personnage, tout passe. Josiane Balasko en fait énormément et c’est génial ! Avec le style d’Antonin, on sait qu’a priori, il ne va pas nous dire « Mhh dans la vie, on ne ferait pas comme ça ». On a quitté le naturalisme pur.
William, parlez-nous de votre duo avec Philippe Duquesne, qui joue le détective pour lequel travaille Jérôme, votre personnage.
William Lebghil : Il est extrêmement marrant, ce qui rend le fait de jouer face à lui très difficile ! Il est très outrancier, et ce avec beaucoup de sincérité. Ça me fait penser à Louis de Funès ou à Christian Clavier. J’étais sur le fil pendant nos scènes.
Anaïs Demoustier : J’ai joué avec lui dans un autre film et je me souviens avoir dû détourner le regard pour ne pas éclater de rire lors des scènes que l’on partageait.

Josiane Balasko, Philippe Katerine – La Pièce rapportée | Copyright 2020_ATELIER DE PRODUCTION_ORANGE STUDIO_AUVERGNE RHÔNE ALPES CINÉMA
Photo de couverture : Anaïs Demoustier, Wailliam Lebghil- LA PIECE RAPPORTEE / Copyright Laura Pertuy

En salles le
01 décembre 2021
01 décembre 2021