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EN ATTENDANT BOJANGLES
5 folles plongées dans l’univers du film
Adaptation du roman d’Olivier Bourdeaut, le dernier film de Régis Roinsard (Les Traducteurs) traduit un monde nourri par une inventivité folle, par la libre expression d’idées inhabituelles et par une langue réinventée. Périple cinématographique en cinq escales.
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Adaptation du roman d’Olivier Bourdeaut, le dernier film de Régis Roinsard (Les Traducteurs) traduit un monde nourri par une inventivité folle, par la libre expression d’idées inhabituelles et par une langue réinventée. Périple cinématographique en cinq escales.
EN ATTENDANT BOJANGLES - 5 folles plongées dans l’univers du film - ILLIMITÉ
UN QUOTIDIEN EXTRAORDINAIRE
Chez Camille (Virginie Efira), Georges (Romain Duris) et Gary (Solàn Machado-Graner), chaque nouvelle journée s’apparente à une visite en terre d’inventivité. Au diable la routine, à toute matinée son lot d’idées farfelues pour réenchanter l’existence. Ainsi le courrier s’entasse-t-il en une pile vertigineuse sans jamais être ouvert, les boissons alcoolisées coulent-elles à flot pour des raisons de santé (c’est ce qu’on appelle de la « gym tonic »), les fêtes sont-elles quotidiennes… Un univers qui rappelle celui de L’Écume des jours (2013), percée dramatique de Michel Gondry où s’illustrait déjà Romain Duris.
LE GOÛT DES MOTS
Au sein de cette famille peu banale, toute vérité énoncée se doit d’être « drôle comme un mensonge » et les expressions toujours plus originales. Et puis il y a ce malin plaisir que prend Georges à ne jamais appeler sa femme par le même prénom plus de deux jours. Marguerite, Renée, Joséphine, Marylou… Camille connaît ainsi plusieurs identités distinctes, comme une façon d’échapper à un quotidien figé, à une personnalité que l’on aurait trop vite cernée. En cela, elle flirte avec la folie de Nicole, l’héroïne aux rêves de danseuse brisés de Tendre est la nuit, le très beau roman de Francis Scott Fitzgerald.
UN CHÂTEAU EN ESPAGNE
Si pour le commun des mortels, cette image renvoie à une illusion, il n’en est rien pour Camille, Georges et Gary. Ils décident en effet sur un coup de tête de s’installer dans un somptueux château en bord de mer. La terrasse ensoleillée accueille leur infatigable fantaisie et l’amour qu’ils se portent de manière inconditionnelle. Un décor paradisiaque qui voit malgré tout le récit s’assombrir car ce sont dans ses murs que Camille va connaître les moments les plus difficiles de sa maladie.
NINA SIMONE
Référence directe au célèbre morceau chanté par Nina Simone, le titre du film se fait ritournelle et hante Camille, dans ses moments d’allégresse comme dans ses phases de mélancolie les plus intenses. On l’observe en effet écouter Mr Bojangles à de multiples reprises, comme pour retrouver quelque chose d’elle. Ce n’est pas un hasard si, dans ses paroles, la chanson évoque la danse, un art qui irrigue l’histoire des deux héros du film et qui leur permet un lâcher-prise total.
UNE TRIBU QUI N’A PAS DE PRIX
Comme animal de compagnie, le couple et leur progéniture ont choisi… une grue de Numidie, renommée «Mademoiselle superfétatoire» puisqu’elle ne sert à rien. Et c’est là l’un des cœurs battants du film : tout ce qui ne s’achète pas jouit d’une valeur infinie. À la société de consommation, les héros opposent des attitudes décalées, irriguées par leur simple plaisir. D’ailleurs, ils ont affublé leur meilleur ami (campé par Grégory Gadebois) d’un petit nom affectueux : « L’ordure ». Un lexique d’une poésie bien personnelle.

Solan Machado-Graner, Virginie Efira – En Attendant Bojangles | Copyright Roger Arpajou/Curiosa Films
Visuel de couverture : Virginie Efira, Romain Duris – En Attendant Bojangles | Copyright Roger Arpajou/Curiosa Films

En salles le
05 janvier 2022
05 janvier 2022